Mes coups de coeur de la FIAC 2016 !

La FIAC ouvre ses portes aujourd’hui sur fond de restriction budgétaire et de crise des galeries. Mais malgré un contexte un peu morose, cette édition 2016 que j’attendais sans prise de risque, révèle étonnement de très bonnes surprises et de belles découvertes. Voici un petit tour d’horizon des éléments qui m’ont paru remarquables parmi les multiples propositions de cette édition 2016.

MES STANDS « COUP DE COEUR »

La Galerie Andrea Rosen (Stand A16) propose un stand remarquablement scénographié, avec trois espaces et univers très distincts, dont un proposant un dialogue formidable entre les bouches d’Alina szapocznikow et de Mika Rottenberg (vue au Palais de Tokyo cet été avec une exposition à l’univers très décalé) et les oeuvres à mi chemin entre corps et végétal de Tetsumi Kudo.

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La Galerie Carlier Gebauer (H04) propose un dialogue formel extrêmement intéressant entre une oeuvre récente de Tarik Kiswanson et un polyptique noir et blanc de Julie Merethu (que l’on voit malheureusement trop rarement) et qui  joue ici sur l’accumulation de différentes couches graphiques, celle du dessous représentant les plans d’une ville, et celle du dessus donnant libre cours au geste calligraphique de l’artiste.

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La Galerie Magazzino (stand C52) présente également une scénographie hors du commun intitulée Atelier abandonné et curatée par Vincent Darré avec un mélange d’oeuvres historiques et d’artistes contemporains de la galerie, sur fond de murs bétonnés brutalistes.

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A l’étage, mon attention s’est porté sur le stand de la galerie Labor (stand H17) avec un solo show d’Irene Kopelman qui diffracte la couleur noire de la pierre de lave volcanique pour en fait émerger 77 nuances.

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LE STAND LE PLUS FUN

La galerie Luciana Brido (stand C51) présente une installation intitulée Changing Rooms de Léandro Elrich. Cette oeuvre unique immerge le spectateur dans une cabine d’essayage qui s’avère être le début d’un labyrinthe où l’on peut passer de cabines en cabines en traversant les miroirs… ou trouver un autre spectateur à la place de son reflet.

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LES OEUVRES QUE L’ON VOIT PARTOUT

Parmi les milliers d’œuvres proposées par les galeries, deux sont revenues à plusieurs reprise: La série Dialogue de Lee Ufan (2016) et la série Timekeeper de Pierre Huyghe (des portions découpées de murs avec en son centre, une partie poncée qui révèle les couches de peintures successives appliquées sur les murs pour les expositions passées).

J’ai pu dénombrer 4 Lee Ufan (avec des différences de prix pouvant atteindre 50 000€ d’une galerie à l’autre!) et 5 Pierre Huyghe… combien en compterez-vous?

LES OEUVRES A NE PAS MANQUER

Mon coeur a fondu pour l’oeuvre Out of Ousia (2016) d’ALicia Kwade présentée sur le stand de la galerie Kamel Mennour (stand B32). Cette oeuvre présente un monolithe de roche naturelle et son double reproduit en aluminium. Chaque sculpture fait face à un miroir et se complète parfaitement lorsque l’on fait le tour de l’oeuvre, nous plongeant dans un entre deux, à mi chemin entre vision et reflet, ne sachant plus où est le modèle et la copie. Une oeuvre qui convoque les croyances alchimiques et le pouvoir de la pierre philosophale… Quel pouvoir à changé cette pierre en métal?

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Deux très beaux ensembles de David Nash sont visibles sur les stands de la galerie Lelong (stand A42) et Annely Juda (stand C 35). Ces dialogues entre les sculptures en bois et leurs « ombres » au fusain sont d’une simplicité et d’une beauté désarmante.

La galerie George-Philippe et Nathalie Vallois (stand A58) présente une oeuvre historique de Niki de St Phalle, Autel noir et blanc qui date de 1962 et dont la puissance est toujours intacte malgré les années.

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 LE HORS LES MURS

Cette année, le hors les murs des Tuileries est décevant. On compte peu d’oeuvres monumentales, à part celle de Vincent Mauger qui relève un peu le niveau, mais globalement, la proposition est assez plate et ennuyeuse.

Par contre, l’exposition On Site visible au Petit Palais est de toute beauté et est à ne pas rater! Les sculptures et installations dans les jardins sont de toute beauté et tirent à merveille partie de l’architecture incroyable du lieu.

N’hésitez donc surtout pas à traverser la rue (devenue piétonne pour l’occasion!) pour découvrir cette très belle proposition.

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Je vous souhaite à tous une très belle découverte de cette édition 2016 de la FIAC!

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Et le prix Marcel Duchamp 2016 est attribué à …

Pour ouvrir en beauté cette semaine dédiée à l’art contemporain parisienne, a eu lieu hier soir la remise du prix Marcel Duchamp 2016.

Le gagnant de l’édition 2016 du Prix Marchel Duchamp est Kader Attia.

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Il présente une vidéo de 40 minutes intitulée Réfléchir la Mémoire, 2016, sur le thème du « membre manquant », mais aussi un ensemble de sculptures L’Empreinte de l’Autre, 2016.

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Cette année la cérémonie a eu lieu au Cente Pompidou, où les 4 nominés bénéficient d’une exposition collective en Galerie 4 (espace 315), jusqu’au 30 janvier 2017.

Le lauréat ne bénéficie plus d’une exposition personnelle comme par le passé, mais repart avec une dotation de 35000€ et la renommé associée à ce prix de prestige.

Kader Attia a été distingué parmi les propositions d’Yto Barrada, Ulla von Brandenburg et Barthélémy Toguo.

 

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Pincez-moi, je rêve!

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Voici un petit aperçu de ce que l’artiste MEHMET ALI UYSAL a fait subir aux murs de la galerie Paris Beijing pour son exposition SOLUTIONS CONCRETES (à vos problèmes les plus abstraits).
Envie d’en voir plus?
Cette exposition sera au programme de la visite des galeries de samedi!

La visite des galeries du samedi 24 septembre à 14h étant complète, un nouveau créneau de visite est ouvert à 17h, le programme est éblouissant alors surtout n’hésitez pas à vous inscrire!!

INFOS PRATIQUES :
DURÉE : environ 2h
PUBLIC : Adulte
TARIF :12€
HORAIRE : 17h-19h
LIEU : Le RDV est communiqué par mail la veille de la visite, en fonction des galeries visitées.

RÉSERVEZ VOS PLACES :
Vous pouvez réserver et régler vos billets en ligne en cliquant sur le bouton « Réserver » ou réserver vos places par mail à l’adresse suivante: lesgaleriespourtous@gmail.com, et régler sur place le jour de la visite.

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Quelques images d’un weekend Marseillais fort en art contemporain!

  • Anamorphoses de Felice Varini au MAMO, sur le toit de la Cité Radieuse.

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  • Incroyable collection Gensollen dans leur maison appelée « la Fabrique ».

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  •  Françoise Pétrovitch au milieu de son exposition « S’absenter » au FRAC PACA.

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  • Mon stand « coup de coeur  » du Salon Art-O-Rama, La Galerie Cinnnamon de Rotterdam, suivi de quelques pépites de cette 10ème édition.

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  • Quelques images du Salon Paréidolie qui cette année a fait la part belle aux « solo-shows », de Glen Baxter et ses dessins à l’humour grinçant, à Thomas Lévy-Lasne et ses grands formats sombres et inquiétants.

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Retour sur la MANIFESTA 11

QU’EST CE QUE LA MANIFESTA?
La MANIFESTA est une Biennale d’art contemporain itinérante. Tous les deux ans, une grand ville Européenne accueille la Manifestation. Après Rotterdam, St Pétersbourg ou Murcia, cette année la MANIFESTA 11 a lieu à ZURICH (Suisse) jusqu’au 18 septembre 2016.

LA THÉMATIQUE
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Cette édition a été placée sous la présidence artistique de l’artiste allemand CHRISTIAN JANKOWSKI . La Manifesta est intitulée « WHAT PEOPLE DO FOR MONEY: SOME JOINT VENTURE » (Ce que les gens font pour de l’argent: quelques joint-ventures – Traduction du guide officiel).
Les ambitions de cette édition sont de mettre en lumière « les relations entre travail et emploi » dans nos sociétés modernes.
Christian Jankowski a invité des artistes internationaux à travailler avec des hôtes Zurichois choisis par les artistes pour leur profession (sur une liste de mille professions exercées à Zurich). Cette collaboration a conduit à la production de trente nouvelles pièces, exposées à la fois dans les lieux officiels de la MANIFESTA et sur les lieux de travail des « hôtes ».

LES LIEUX
La MANIFESTA 11 s’expose en plusieurs lieux principaux:

  • LE HELMHAUS & LÖWENBRÄUKUNST.

le HELMHAUS est un joli bâtiment ancien au centre de la ville de Zurich. L’ex-complexe industriel du LÖWENBRÄUKUNST abrite le Migros Muséeum, La fondation Luma, mais aussi de grandes galeries internationales telles que Francesca Pia ou Hauser & Wirth; c’est le coeur de l’art contemporain Zurichois.

Ces deux lieux aux ambiances très différentes abritent l’exposition principale de la MANIFESTA intitulée THE HISTORICAL EXHIBITION: SITES UNDER CONSTRUCTION.
Malgré une scénographie très réussie et audacieuse (avec une présentation d’oeuvres sur des structures évoquant des échafaudages) et une communication cohérente par rapport à la thématique (série de pictos qui rappellent le monde de l’entreprise et du travail), l’exposition manque d’implication et de propos politique.
La thématique est alléchante, en plein débat sur la loi travail en France et plus largement dans une époque post-industrielle où les travailleurs sont entrainés dans un rythme effréné, dicté par une nouvelle économie mondialisée. Notre rapport au métier, à l’effort, à l’expertise, la définition des professions, de notre identité, de notre temps de travail, tout évolue à une vitesse fulgurante!
J’avais donc beaucoup d’attentes et j’espérais une prise de position radicale de la part du curateur et des artistes. Malheureusement,  la réponse de MANIFESTA 11 est bien sage… voir ennuyeuse! La plupart des « sous thèmes »,  tournent autour de la notion du métier d’artiste et ne mettent pas en valeur l’évolution sociale et identitaire engagée dans les sociétés actuelles.
En témoignent les titres de salles autour desquels sont rassemblés les œuvres des artistes: « portraits de professions », « la pause »,  « les artistes qui embrassent d’autres professions », « professions du monde de l’art », « autoportraits et autopromotions », etc.

  • LE CABARET VOLTAIRE


Célèbre lieu de naissance du mouvement DADA, c’est au Cabaret Voltaire qu’ont lieu en 1916 les premières performances du mouvement. Pour la Manifesta, le lieu accueille des performances proposées par qui veut participer, sur la base d’un dialogue entre artistes et acteurs.
Dans les faits, la visite du lieu est très décevante: En effet, la majorité du temps il ne se passe rien au cabaret Voltaire, qui est un café toujours en activité et une boutique de souvenir dédié à la MANIFESTA. La pièce où ont lieu les performances n’est pas accessible et quand on arrive à y pénétrer, on découvre une toute petite salle basse de plafond dont les murs ont été recouverts par une sorte de papier-miroir un peu « cheap ».  Au sous sol, on trouve quand même un mur sur lequel sont exposés les « projets » de performances rédigés à côté d’une photo de la réalisation de la performance, tout cela au milieu des racks de T-shirts au logo officiel de la Manifesta (en vente  la boutique, bien entendu!).

  • LE PAVILLON OF REFLECTIONS

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The Pavillon of Reflections est une structure flottante fraichement construite qui comprend un cinéma, un café et une piscine. Toute la journée, sont diffusés une série de documentaires réalisés par des élèves de l’école d’art de Zurich, mettant en scène des « Art détectives » (des étudiants d’écoles secondaire locales), qui suivent les artistes de la Biennale, de leur arrivée à Zurich à leurs rencontres avec les Zurichois choisi, jusqu’à la réalisation et la présentation de leur oeuvre.
The Pavillon of Reflections est sans doute la partie la plus réussie de la Biennale. La structure est très belle et chaleureuse et les documentaires sont enrichissants. Cette structure entièrement destinée à la médiation offre un vrai moment de pause aux spectateurs et une vision concrète sur l’envers du décors de la Biennale.

L’OEUVRE MARQUANTE DE MANIFESTA 11

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L’oeuvre la plus marquante de cette onzième édition de MANIFESTA est sans aucun doute l’oeuvre de MIKE BOUCHET intitulée The Public Laod (la charge publique).
Cette pièce expose 80 000 kilos d’excréments humains, ce qui représente la production journalière de la ville de Zurich, le 24 mars 2016. L’artiste voit cela comme une pièce collaborative, car quiconque aura été aux toilettes à cette date à Zurich aura contribué à son élaboration. Pièce marquante donc autant par le matériau qui la constitue que par l’odeur qui s’en dégage (pas particulièrement agréable, il faut l’avouer!).

  • EN BREF

LES PLUS: Une vraie attention a  été apportée à la médiation et à l’échange. Faire se rencontrer des travailleurs Zurichois et des artistes pour la création de nouvelles oeuvres a clairement été une manière d’intégrer l’art à la ville et à la vie concrète.
La plateforme du pavillon of Reflections est pensée dans ce sens. Elle est une vraie porte d’entrée dans les coulisses de la production des oeuvres et a permi de mettre en place des collaborations fructueuses entre étudiants, artistes internationaux et travailleurs Zurichois « lambda », tout en étant un très bon outil de médiation.

LES MOINS: La MANIFESTA 11 n’est pas très fournie. En effet, il n’y a que deux réels espaces d’expositions qui sont assez vite visités (3 heures suffisent).
La thématique de la manifestation n’est pas assez poussée et offre une lecture assez littérale et lisse de la problématique du travail.
Pas de burn out à l’horizon donc pour cette MANIFESTA qui permet quand même de se balader dans une ville charmante et permet de découvrir via les oeuvres et leurs « making off », ceux qui la peuple et la font vivre, ses travailleurs!

SÉLECTION D’OEUVRES

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