Étiquette : Biennale de Venise

  • La Biennale, Mode d’emploi! — Part II —

    Suite de mon article La Biennale, Mode d’emploi! — Part I —


    MON TOP 5 DES ÉVÉNEMENTS COLLATÉRAUX


    FONDATION PRADA
    « THE BOAT IS LEAKING. THE CAPITAIN LIED » de Thomas Demand, Alexander Kluge et Anna Viebrock.
    Trois artistes, trois allemands, trois domaines de compétences (respectivement, la photographie, la vidéo et la scénographie). Une équation qui donne une exposition remarquable par sa forme originale. Ne vous laissez pas rebuter par le Rez-de-chaussé vide, froid et hyper conceptuel du début de l’exposition car dès l’arrivée au premier étage vous pénétrer dans un univers parallèle! jeu de portes labyrinthique évoquant Alice au pays des merveilles, salles d’audiences tout droit sorti d’un film d’espionnage ou d’un documentaire sur l’ex RDA , jeux de décor Lynchéen, on voyage d’un univers à l’autre sans savoir ce qui nous attend derrière la prochaine porte. En revanche, je dois avouer ne pas avoir vraiment réussi à saisir le sens profond de l’exposition. On a la sensation que les propos partent dans de multiples directions: métaphore d’un monde qui sombre, discours tautologique sur le monde de l’art, rapport au faux-semblant, etc. En sortant on est donc un peu perdu mais peut être est-ce le vrai sens de cette exposition?

    Fermé le mardi – Entrée 10€

    PALAZZO FORTUNY
    « INTUITION » Exposition collective.
    Splendide palais gothique transformé en  divers ateliers de création (photographie, maquettes de théâtre, peinture sur textile) par Mariano Fortuny au début du XXème siècle, le musée a conservé les meubles et la décoration crée par son ancien propriétaire. C’est donc dans un cadre sublime que l’on découvre les œuvres de cette exposition, curatée par l’antiquaire et commissaire belge Axel Vervoordt. Mêlant oeuvres contemporaines, modernes, classiques, art tribal ou design, l’exposition fonctionne comme un cabinet de curiosités où les merveilles foisonnent. On y retrouve les grands noms de l’art contemporain au mieux de leur forme, avec notamment un Anish Kapoor fascinant, des sculptures minérales performatives de Marina Abramovic ou encore une tapisserie monumentale d’El Anatsui. Reprenant les codes d’accrochage du 19ème siècle dans certaines salles et un accrochage plus contemporain dans certaines autres (avec notamment deux salles monochromes noires et blanches de toute beauté) le commissaire promène le spectateur d’un univers à l’autre, grâce à une scénographie ultra maitrisée. On entre donc facilement dans la thématique de cette exposition, qui souhaite parler à notre intuition, révéler l’inconnu, jeter une passerelle entre le monde sensible et l’invisible.

    Fermé le mardi – Entrée: 12€

    JAN FABRE
    « GLASS AND BONE » Abbazia di San Gregorio.
    Bonne surprise que cette exposition de Jan Fabre qui rassemble une trentaine d’œuvres réalisées comme son nom nous l’indique, exclusivement en os et en verre. Revenant sur 30 ans de création, les œuvres datent des années 70 à aujourd’hui. On y découvre entre autre, une ligne de crânes de verre teintés au stylo bic mangeant des squelettes d’animaux en tous genres ainsi qu’une impressionnante barque à taille réelle, réalisée entièrement en os humains et d’animaux. Cette œuvre qui date de 1991, fait évidemment un écho morbide et glaçant à l’actualité, mais également à la barque que Charon fait voguer sur le Styx pour rejoindre les enfers… Cette exposition est également à visiter pour son cadre splendide, l’Abbazia di San Gregorio, qui offre un écrin de choix aux œuvres.

    Fermé le lundi – Entrée libre

    LORIS GRÉAUD
    « THE UNPLAYED NOTES FACTORY » Fondation Berengo.

    Un peu excentrée sur l’île de Murano, cette installation est peut être celle que j’ai le plus appréciée de cette biennale. Immersive, impressionnante mais pas monumentale, elle propose une vraie expérience au spectateur, qui pénètre dans une ancienne soufflerie de verre désaffectée remise en état de marche pour l’occasion. Saisi dès l’entrée par une chaleur suffocante, le spectateur évolue dans une obscurité où seuls quelques rayons de soleil filtrent à travers les vitres noircies. Au plafond, des centaines de nuages de verre s’animent par vague de lumière et de son. Au fond, un artisan verrier produit ses nuages de verre sous nos yeux, en attendant qu’ils ne se brisent, immuablement… le cycle de la vie passe sous nos yeux, de la création à la destruction. Voilà donc une installation qui a su à la fois dialoguer avec le lieu et son histoire et porter le propos un peu plus loin, de manière à ce qu’il puisse ouvrir des réflexions multiples (la vie, le cycle, la tradition, l’artisanat), avec une cohérence et une simplicité appréciable. Le billet de l’exposition peut être couplé avec l’exposition Glasstress, qui se tient au Palazzo Franchetti (près du Pont de l’Académie). Si vous avez le temps, je vous conseille d’aller y jeter un oeil car malgré sa taille réduite et sa scénographie un peu simple, l’exposition compte quelques belles pièces et est présentée dans l’un des Palazzo les plus époustouflant de Venise!

    Ouvert tous les jours – Billet solo: 5€/ Couplé Glasstress: 10€

    DAMIEN HIRST
    « TREASURES FROM THE WRECK OF THE UNBELIEVABLE » Fondation Pinault.
    Cette exposition a fait tellement de bruit qu’il est difficile d’en faire l’impasse. Après 10 ans d’absence c’est le GRAND, ÉNORME, MONUMENTAL retour de Damien Hirst, qui investit les deux espaces de la fondation Pinault. En y pénétrant, j’avais tellement entendu de critiques sur cette exposition que j’en avais un très mauvais à priori, qui finalement s’est un peu modéré à la sortie. Montée autour de la fable d’un naufrage, cette exposition est un grand canular au coût exorbitant. Gros coup médiatique, gros coup de poker, gros coup financier, on retrouve la recette qui a fait le succès de Damien Hirst. L’artiste/businessman a enfin lâché les vanités pour nous offrir un renouvellement esthétique (pas forcément à mon goût, je dois l’avouer) et conceptuel (la fable du naufrage, qui devient la métaphore de sa propre vie), que l’on apprécie ou pas. Une chose est sûre c’est qu’il est quand même truffé d’humour (passez derrière les Venus de marbre et vous y retrouverez la marque des Barbies) et ouvre à la réflexion (notamment sur l’esthétique contemporaine, le rapport à la starification, la mégalomanie et la démesure, les enjeux financiers du marché de l’art, etc). On peut en critiquer l’esthétique kitschissime, le  rapport à l’argent qui transpire de tous les pores de la peau de ces personnages faits de marbre, d’agate, de jade, d’or et d’argent, ou même à la vente de ces pièces (au dernier étage du Palazzo Grassi par exemple, vous trouverez une tablette où vous pourrez revoir toutes les pièces de l’exposition, leur dimensions, matière, etc, à la manière du site venteprivee.com, il ne manque plus que la touche « ajouter au panier »!), mais une chose est sûre c’est que tout cela est assumé jusqu’au bout et c’est ce qui la rend recevable.
    Le géant est ridiculement grand (il touche presque les murs du Palazzo Grassi), le nombre de pièces de l’exposition donne la nausée (plus de 200 œuvres exposées), le marbre de Carrare est patiné pour lui faire ressembler à de la vulgaire résine (pour renforcer le côté « carton-pâte »), l’enjeu de la vente des œuvres de l’exposition est étalée au grand jour, les indices de la supercherie sont visibles et de plus en plus évidents au fur et à mesure des salles…Il n’y a aucun doute possible, on se trouve au coeur d’une gigantesque imposture. Mais de quelle imposture parle-t-on?
    Les visiteurs non-initiés voient les deux niveaux de compréhension de la fable qui leur ai raconté, les initiés du monde l’art y voit un « come back » marketing artistiquement orchestré par deux grands acteurs commerciaux du monde de l’art (François Pinault et Damien Hirst), qui assument pleinement cet état de fait et s’amusent à le mettre en scène à travers l’exposition. Bref, on en pense ce que l’on veut, mais pour moi cette exposition c’est du 100% Damien Hirst: elle bouscule, scandalise, dérange, ouvre le débat sur la place omniprésente (et invasive) du marché de l’art dans la création contemporaine. Naufrage ou pas, cette exposition est quand même à visiter, à la fin ce sera à vous de décider si vous lancerez ou non une bouée de sauvetage à notre artiste et son mécène!

    Fermé le mardi – Entrée : 18€ pour les 2 Musées.


    EN VRAC!


    • LA SCULPTURE MONUMENTALE « SUPPORT » DE LORENZO QUINN EST L’ŒUVRE LA PLUS PHOTOGRAPHIÉE ET PARTAGÉE DE CETTE BIENNALE 2017! Malheureusement personne ne connait le nom de son auteur, faites la différence et créditez votre photo sur le réseaux sociaux! 😉DADpf3EXoAADmpk
    • LE LION D’OR DU MEILLEUR ARTISTE DE LA BIENNALE DE VENISE 2017 À ÉTÉ DÉCERNÉ À L’ARTISTE ALLEMAND FRANZ ERHARD WALTHER
      Pour ses œuvres de 1975 et 1983… Fresh!
    •  LA TENDANCE « WTF » DE CETTE BIENNALE 2017, SONT LES ALIENS…
      On se sait pas ce qui s’est passé chez nos artistes contemporains cette année mais certains sont allés chercher l’inspiration sur d’autres planètes! Petite florilège en images.
    • L’EVENEMENT COLLATÉRAL, FUTURE GENERATION ART PRIZE 2017 VAUT LE DÉTOUR.
      Cette exposition rassemble les lauréats du prix Future generation. Les œuvres sont inégales mais elle permet d’entrer  au Palazzo Contarini Polignac, qui est un petit bijou d’architecture Vénitienne encore préservé.
    •  L’HYPERPAVILION MÉRITE DE TRAVERSER LE CANAL ET DE S’AVENTURER VERS L’ARSENAL NORD.
      Il présente une dizaine d’artistes autour de la thématique de l’art digital. Pour ceux qui n’ont pas vu la vidéo du Prix Marcel Duchamp de Julien Prévieux, vous aurez l’occasion de vous rattraper!
      OLYMPUS DIGITAL CAMERA

    je vous souhaite à tous une bonne découverte de la Biennale de Venise 2017!

    Anaïs Montevecchi

  • La Biennale, Mode d’emploi! — Part I —

    12-1La Biennale de Venise, ce sont les Giardini et l’Arsenal bien entendu, mais aussi les évènements collatéraux, les expositions des grandes institutions et des plus petites, les pavillons dans la ville, etc. En tout ce sont des centaines d’expositions à visiter, par conséquent, il faut se résigner d’avance: Vous ne pourrez pas tout voir. Donc un petit conseil, faites votre repérage avant de vous y aventurer!
    Fraichement revenue d’une semaine de Biennale intense, je vous livre mes impressions et mes conseils pour préparer votre visite de cette 57ème Biennale de Venise!


    LES GUIDES DE SURVIE POUR AFFRONTER LA BIENNALE

    map rogné

    Dès votre arrivée, tentez de vous procurer des plans de la Biennale et de la ville.
    Vous pouvez vous procurer le livret de la Biennale à disposition à l’office du tourisme de Piazza di Roma. Le livret est assez détaillé pour les espaces des Giradini et de l’Arsenal mais pour les pavillons et évènements de la ville, les cartes sont trop approximatives. Pour vous retrouver dans le dédale des ruelles vénitiennes, je vous conseille de vous procurer au plus vite « My Art Guide« , qui est très complet et possède des cartes détaillées par quartiers, ainsi que l’ensemble des événements collatéraux. Il faudra le demander dans les lieux d’expositions, car il est rarement mis à disposition. Vous pouvez également aller dans les 4 pavillons de la république de San Marin, qui a édité une carte très claire et détaillée (et gratuite!).
    – ATTENTION! My Art Guide est censé être gratuit mais il est vendu 8€ au Palazzo Fortuny. Ne vous y faites pas prendre –


    VIVA ARTE VIVA !

    Je vais être franche, j’ai été très déçue de cette biennale. Son titre un peu « tarte » laissait présager le pire… et le pire s’est réalisé. Portée par Christine Macel, commissaire générale de cette 57e Biennale de Venise et conservatrice au Centre Pompidou, cette édition m’est apparu sans surprise et un peu vieillotte. En effet, pour les expositions des Giardini et de l’Arsenal, la commissaire fait la part belle aux œuvres des années 60’s, 70’s, qui sont certes, intéressantes mais pas vraiment ce que j’attends d’une biennale d’art contemporain. En effet, loin de capter l’air du temps ou d’annoncer les grandes lignes des tendances à venir, cette biennale donne l’impression de déambuler dans un musée qui rabâche les mêmes thématiques vues et revues de ces 5 dernières années: l’anthropocène, les traditions, les livres, etc., via des artistes que l’on connait par cœur.

    L’exposition des Giardini m’a profondément ennuyée. Malgré un beau projet porté par le Studio Eliasson (qui relève davantage du projet humanitaire que du projet artistique à mon sens) et une salle consacrée à l’artiste canadienne Hajra Waheed, les œuvres ont eu du mal à retenir mon attention.

    Malgré son côté très didactique, l’exposition de l’Arsenale m’a paru d’un meilleur niveau. À noter: une formidable installation d’Alicja Kwade (visuel en haut) à la fin du parcours, une pièce intrigante d’Anri Sala, une poignante vidéo de Kader Attia, une sculpture en porcelaine monumentale de Yee Sookyung.

    Évidemment, on est toujours heureux de retrouver notre Frenchy Michel Blazy et ses installations « vivantes » et les grandioses interventions d’Ernesto Neto, mais ce ne sont plus vraiment des jeunes premiers, ni de grosses surprises.


    MON TOP 6 DES PAVILLONS NATIONAUX

    PAVILLON ITALIEN
    « IL MONDO MAGICO » de Giorgio Andreotta Calo, Roberto Cuoghi et Adileta Husni-Bey.
    Véritable OVNI de cette Biennale, le pavillon italien a provoqué la surprise… que je ne vous gâcherai pas en vous en faisant une description trop poussée, rassurez-vous! L’installation de Roberto Cuoghi est tout à fait déstabilisante et on apprécie qu’un risque comme celui-ci ait été pris par un pays encore assez traditionnel dans ses mentalités. De mon côté, je ne sais toujours pas si j’ai aimé ou pas, mais je salue l’originalité de ce pavillon.
    PAVILLON FINLANDAIS
    « THE AALTO » de Nathaniel Mellors et Erkka Nissinen.
    Ne vous laissez pas rebuter par l’aspect naïf de ce pavillon. Au départ, vous aurez l’impression d’une mauvaise blague ou d’être tombée dans une attraction d’un parc pour enfants, mais rapidement, on se laisse embarquer par l’univers de cette vidéo/installation loufoque, décalée et grinçante qui parle à la fois de politique, de religion et de tolérance via les aventures d’un Oeuf parlant et de son fils à la tête en carton!
    La vidéo dure environ 50 minutes
    PAVILLON AUTRICHIEN
    D’Erwin Wurm.
    Quel régal de retrouver l’univers loufoque d’Erwin Wurm! L’artiste fait souffler un petit vent de folie joyeuse dans un monde de l’art contemporain parfois un peu guindé. Avec ses « One minute sculptures », Erwin Wurm invite le spectateur à « faire oeuvre », en dépit du confort et du ridicule. Les gens s’amusent, se parlent, rient, se prennent en photo, il règne une ambiance conviviale et bon enfant dans ce pavillon où l’on s’amuse follement, et c’est peut être là que réside le génie de l’artiste!

    PAVILLON ALLEMAND
    « FAUST » d’Anne Imhof.
    Lion d’or de cette biennale, le pavillon allemand est une aventure à vivre. Entre danse et performance, on est plongé au milieu des performeurs, qui apparaissent et disparaissent sans que l’on puisse vraiment savoir d’où. Une tension et une certaine brutalité sont palpables dans la gestualité des performeurs mais on a quand même du mal à comprendre le fond de cette pièce qui a le mérite de déstabiliser le spectateur dans sa proximité à l’œuvre. Seul bémol, son accessibilité qui est cauchemardesque. Les horaires réduits entrainent une fréquentation qui gâche le plaisir.


    — ATTENTION — La performance du pavillon allemand n’a lieu qu’une fois par jour entre 12h et 14h. Une file d’attente conséquente est à prévoir à l’ouverture du pavillon, je vous conseille donc d’y aller pour 12h30.

    PAVILLON ISRAELIEN

    « SUN STAND STILL » de Gal Weinstein.
    Pénétrer dans le pavillon israélien, c’est entrer dans une maison abandonnée où le temps se serait arrêté. Café, laine, coton, Gal Weinstein joue avec les matériaux, leur apparence, leurs odeurs pour nous plonger dans une installation In Situ très réussie. Mention spéciale pour la sculpture représentant le nuage de fumée qui se dégage lors du lancement d’un missile et la vue aérienne de champs agricoles réalisée en café.

    PAVILLON CORÉEN
    « COUNTERBALANCE: THE STONE AND THE MOUNTAIN » de Cody Choi et Lee Wan.
    Deux artistes, deux univers aux antipodes et pourtant un très bon pavillon! Avec Cody Choi, qui signe la devanture du pavillon réalisée en néons criards, on est plongé dans l’univers de la fête, des casinos, des sex shop des grandes métropoles, qu’il parodie avec humour. Lee Wan, dans un style beaucoup plus documentaire, explore le rapport au travail dans un système économique et social en pleine mutation. Une salle de l’exposition est remplie de plusieurs dizaines d’horloges dont les aiguilles tournent à des vitesses différentes. Chaque Horloge porte le nom, l’âge et le lieu de vie d’un individu. La vitesse de mouvement des aiguilles représente le temps de travail nécessaire à cet individu pour pouvoir s’acheter un repas… cela invite à la réflexion.

    À Venir, La Biennale, Mode d’emploi! — Part II —

    Avec mon top 6 des éventements collatéraux et mes bons plans et infos En Vrac sur la Biennale.

    À très bientôt!

    Anaïs Montevecchi

  • Retour sur les évènements qui ont marqué l’art contemporain en 2015

    LA PLUS POPULAIRE:
    Jeff Koon au Centre pompidou. Du 26 novembre 2014 au 27 avril 2015INAUGURATION DE L'EXPOSITION 'JEFF KOONS', AU CENTRE GEORGES POMPIDOU. |

    – LA 19ÈME ÉDITION DU SALON PARIS PHOTOFU_293480

    Une édition 2015 mémorable! En effet, programmée initialement du 12 au 15 novembre, les drames du vendredi 13 novembre ont anticipé la fermeture du Salon. Cette édition 2015 était pourtant une très belle édition, qui a révélé une tendance inattendue chez nos artistes contemporains: le retour de l’œuvre unique. En effet, cette année, le nombre de galeries proposant des photographies prises sans appareils photos était important. On peut citer notamment les galeries Ingleby et Atlas qui montraient exclusivement des photogrammes et autres techniques d’impression directe. On note également un retour aux techniques anciennes (et non reproductibles) que nos artistes contemporains se réapproprient comme Adam Fuss (visuel) qui présentait chez Cheim&Read les plus grands Daguerreotypes du monde, Richard Learoyd qui présentait des images produites avec la technique ancestrale de la caméra obscura (fantastiques portraits!) chez Fraenkel, ou les Ambrotypes de Laurent Millet à la galerie particulière.
    Toujours dans cette même mouvance de l’œuvre photographique unique, mais avec des techniques plus « contemporaines », on note également  les tirages retouchés au maquillage de Brigitte Zieger chez Odile Ouizeman ou les impressions sur calques de réseaux de branches d’arbres des frères Starn présentés chez Hackelbury.
    Nous devrons attendre l’édition 2016 pour vérifier si cette tendance se confirme, en espérant que les galeries présentes sur cette édition dramatique se relèveront du manque à gagner engendré par la fermeture prématurée du Salon.

    – LA 56ÈME BIENNALE DE VENISESchermata-2015-03-06-alle-15.10.30

    La 56ème édition de la Biennale de Venise a été « la plus longue biennale de l’histoire » ( elle a duré un mois de plus car elle a commencé un mois plus tôt a cause de l’exposition universelle de Milan). Dirigée par le commissaire américano-nigérian Okwui Enwezor, la thématique, « all the world’s futures » annonçait une édition politisée mais a déçu les attentes. Le palmarès de cette 56e édition est allé à la République d’Arménie qui exposait collectivement sur l’Ile de San Lazzaro degli Armeni. Un prix attendu, en ce 100e anniversaire du génocide. Le Lion d’argent a été accordé au jeune Coréen Im Heung-Soon, le lion d’or pour un artiste de l’exposition internationale à l’Américaine Adrian Piper. Le Ghanéen El Anatsui a quand à lui, reçu le lion d’Or d’honneur pour une carrière longue et exemplaire.

    – LE PRIX MARCEL DUCHAMP 2015820455-ohanian-m-fiac-prix-md-2015-2

    Globalement décevant, le Prix Marcel-Duchamp 2015 a été attribué à Melik Ohanian, né en 1969 à Lyon, qui depuis vingt ans, développe une oeuvre personnelle fondée sur une attention particulière aux relations entre science, astrophysique et arts visuels. A l’occasion du Prix Marcel-Duchamp, Melik Ohanian a réalisé une suite de sept photographies montées dans des panneaux lumineux et animés une seconde par minute par un changement d’état du Césium 133, élément chimique qui définit la seconde universelle dans les horloges atomiques. Le Prix Marcel-Duchamp a été créé en 2000 par l’Adiaf (Association pour la diffusion internationale de l’art français). Elle remet au lauréat une dotation de 35.000 euros et lui assure une visibilité à l’international avec la programmation d’une exposition à l’Espace 315 du Centre Georges Pompidou l’année suivant l’obtention du prix.

    – LA DISPARITION D’HILLA BECHERBernd-Hilla-Becher-01

    La photographe Hilla Becher, qui avait immortalisé avec son mari Bernd Becher le patrimoine industriel de l’Allemagne, est morte à l’âge de 81 ans, le 10 octobre 2015. Avec son mari Bernd Becher, elle s’était fait connaître pour ses séries de photographies en noir et blanc, très frontales, prises selon un protocole immuable, toujours sur un ciel neutre. Cette manière de photographier en série, de manière distanciée et quasi scientifique a marqué toute une génération d’artistes conceptuels qui apprécient la taxinomie des formes pures. Les époux ont aussi marqué toute une génération en tant qu’enseignants: à l’Académie de Düsseldorf, où ils avaient créé un studio photo, ils ont eu comme élèves les maîtres de ce qui sera appelé « l’école objective» de photographie ou « école de Dusseldorf » : Thomas Ruff, Thomas Struth, Andreas Gursky, Candida Höfer.

  • Quelques images de la Biennale de Venise 2015!

    Tous les deux ans, pour les fondus d’art contemporain, la Biennale de Venise est l’évènement incontournable de l’été!
    Cette année, j’ai décidé de me perdre dans le labyrinthe Vénitien pour partir à la découverte des pavillons nationaux et autres expositions collatérales… Et le moins que l’on puisse dire c’est que je ne me suis pas ennuyée! En effet, la Biennale de Venise, c’est un peu le Marathon de l’art contemporain, avec deux lieux « officiels » gigantesques, Les Giardini et l’Arsenale et une bonne soixantaine de pavillons nationaux et expositions éparpillées aux quatre coins de Venise et de ses îles… Autant vous dire que les baskets sont de rigueur pour partir à l’assaut de cette profusion d’expositions!
    En voici quelques images.

    LES EXPOSITIONS OFFICIELLES

    • L’Arsenale. Exposition All The World’s Futures, curateur: Okwui Enwezor.
    • Arena des Giardini. L’exposition All The World’s Futures, curateur: Okwui Enwezor.

    LES PAVILLONS NATIONAUX

    • Pavillon ArménienArmenity/Haiyutioun (Lion d’Or du meilleur Pavillon 2015)
    • Pavillon Français – Céleste Boursier- Mougenot, rêvolution.

    DSCN9889

    • Pavillon JaponaisChiharu Shiota, The Key in the Hand.

    DSCN9866 DSCN9875

    • Pavillon de San MarinFriendship Project.

    DSCN9537

    Liu Ruo Wang

    • Pavillon EstonienJaanus Samma, Not Suitable For Work. A Chairman’s Tale.

    DSCN9511 DSCN9512

    • Pavillon du Luxembourg Filip Markiewicz, Paradiso.
    • Pavillon LettonienKatrina Neiburga et Andris Eglitis , Armpit.

    DSCN9615 DSCN9619

    • Pavillon de Grande-Bretagne –  Sarah Lucas, I scream Daddio.DSCN9886 DSCN9887
    • Et les autres…

    Ce diaporama nécessite JavaScript.

    LES EXPOSITIONS COLLATÉRALES

    • Jaume Plensa: Together
      Basilica di S. Giorgio Maggiore
    • My East is Your West
      Palazzo Benzon
    • Personal Structures
      Palazzo Mora
    • Slip of the Tongue
      Punta Della Dogana

    DSCN9527