Catégorie : Expositions

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  • La jungle urbaine d’Asim Waqif!

    plan2Galerie Daniel Templon
    30 Rue Beaubourg
    75003 Paris

    Vous avez envie de faire un petit tour en Asie sans prendre l’avion?
    Direction la galerie Daniel Templon pour découvrir l‘installation interactive de l’artiste indien Asim Waqif, intitulée Venu.OLYMPUS DIGITAL CAMERA

    Grande cabane de bambous plongée dans une semi-obscurité apaisante, l’installation diffuse, au premier abord, un son de jungle et de nature hypnotisant… très vite perturbé par l’intervention du spectateur!
    En effet, chargée de capteurs qui répondent au toucher, aux sons, à la lumière et aux vibrations, l’œuvre diffuse des bruits assourdissants de marteaux piqueurs et de construction urbaine lorsque le spectateur la stimule.
    Le visiteur est invité non seulement à expérimenter l’oeuvre mais aussi à en être l’acteur, le déclencheur.

    Architecte de formation, Asim Waqif puise son inspiration dans notre environnement construit et nous livre, avec cette cabane de bambous évoquant les échafaudages asiatiques, une réflexion sur la complémentarité entre les traditions architecturales ancestrales (bambous, échafaudages traditionnels) et l’urbanisation moderne (bruits, goudron).
    Une exposition interactive et ludique, qui amène un peu de chaleur à nos courtes journées d’hiver!

    Asim Waqif
    jusqu’au 21 décembre 2013
    Du mardi au samedi
    de 10h à 19h

    ©Asim waqif
    ©Courtesy Galerie Daniel Templon
  • Novembre, c’est le mois de la photo!!

    Bonjour à tous,
    Comme vous le savez peut être déjà, le mois de novembre est le mois de la photo!
    Après le salon de la photo début novembre, qui a réunit la totalité des grandes marques du monde de l’image et Paris photo la semaine dernière, qui a réunit 136 galeries photos du monde entier, le mois de la photo continue, pour notre plus grand plaisir, dans les galeries du Marais!

    Mais pour vous permettre de vous y retrouver dans la multitudes des expositions photographiques du moment, je vous propose un « parcours photo », qui vous fera découvrir une sélection de 10 expositions incontournables: Photo-reportage, photo-fiction, natures, architectures, nus, il y en a pour tous les goût!
    Télécharger le parcours!

    Je vous souhaite une très bonne visite et une belle balade au cœur de la création photographique contemporaine!

  • À triple tour, une exposition à ne pas rater!

    plan2Conciergerie de Paris
    2 Boulevard du Palais
    75001 Paris ‎

    C’est vrai, l’exposition À triple tour, ne se situe ni dans le Marais, ni dans une galerie, mais je vais faire une petite entorse à la règle car l’on ne peut pas passer à côté de cette exposition qui présente une cinquantaine d’œuvres de la Collection Pinault dans le cadre magique de la Conciergerie de Paris!

    Pour ceux qui ne connaissent François 1773059-la-collection-pinault-devoilee-a-la-conciergeriePinault qu’en qualité d’homme d’affaire propriétaire du groupe Kering (ex-groupe Pinault-Printemps-Redoute), cinquante- neuvième fortune mondiale et troisième fortune française (sur l’année 2012), sachez que c’est également un grand passionné d’art moderne et contemporain, propriétaire d’une collection recensant plus de 3000 œuvres d’art!
    Un vrai trésor qu’il partage avec le public en présentant les œuvres de sa collection dans ses deux musées Vénitiens, le Palazzo Grassi et la Pointe de la Douane.
    L’exposition À triple tour, qui a ouvert ses portes dimanche dernier, marque le grand retour de la collection Pinault sur le sol français, après l’abandon en 2004, d’un projet de construction d’un musée sur l’île Seguin (Boulogne-Billancourt) à cause de « délais administratifs trop longs ».

    Jouant avec le passé carcérale de ce lieu chargé d’histoire, À triple tour, traite du sujet de l’enfermement sous tous ses aspects.
    L’exposition s’organise en deux parties, la première, intitulée « Crise et enfermement », traite de l’enferment dû aux bouleversements politiques (conflits armés, régimes politiques totalitaires, terrorisme, débordements urbains), la seconde partie intitulée « Enfermement et individu », traite d’un enfermement plus personnel (La folie, l’enfermement physique et psychologique, la maladie).

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    Certes, le thème n’est pas très gai, mais cette exposition vous permettra de voir ou revoir avec plaisir des œuvres des « stars » de l’art contemporain actuel, tel que Damien Hirst, Bill Viola, Chen Zen, Michelangelo Pitoletto, et de découvrir de jeunes artistes peu connus mais tout aussi talentueux, tel que Mohamed Bourouissa et ses échanges vidéo intimes avec un détenu, ou Kristian Burford, qui a entièrement reconstitué une chambre d’hôtel où une sculpture de personnage hyperréaliste affronte son reflet dans le miroir après avoir commis un acte qui l’enfermera à jamais dans sa culpabilité.

    Pour les curieux qui ont découverts récemment les œuvres du duo Chinois Sun Yuan et Peng Yu lors d’une visite à la galerie Perrotin, sachez que l’une de leur pièce est visible dans l’exposition À Triple tour.
    Sun Yuan & Peng Yu, Old Persons Home03En effet, l’œuvre « coup de poing » Old Persons Home (2007), est présentée dans l’exposition, mettant en scène 13 sculptures hyperréalistes de vieillards assoupis, guidés par des chaises roulantes motorisées, qui les font errer dans la pièce.
    Encore dotés des attributs de leurs pouvoirs passés (Portant médailles et uniformes, les personnages sont manifestement des grands pontes internationaux du pouvoir religieux, politique ou militaire), les ex-leaders, se retrouvent passivement baladés par leur chaises roulantes, effectuant une sorte de balais grotesque et macabre.
    Cassant l’image du dirigeant puissant, lucide, inaltérable que l’on veut donner aux hommes de pouvoir, le duo d’artistes Chinois, nous rappelle avec humour, que ça n’en reste pas moins des hommes, enfermés dans leurs conditions.
    Sorte de vanité contemporaine, cette œuvre présentée pour la première fois à Paris, est l’une des plus marquante de l’exposition!

    N’hésitez donc pas à venir vous « enfermer » quelques heures à la Conciergerie de Paris pour découvrir les œuvres de cette exposition étonnante et (re)découvrir ce bâtiment historique!

    Anaïs Montevecchi

    À triple tour
    jusqu’au 6 janvier 2014
    Tous les jours
    de 9h30 à 18h
    Nocturnes le mercredi jusqu’à 20h
    Tarifs:
    Plein tarif : 8,50 €
    Tarif réduit : 5,50 €

  • Erwin Olaf, le maître de la « photographie de l’imaginaire »

    plan2Galerie Rabouan Moussion
    121, rue Vieille du Temple
    75003 Paris

    D’abord photo-reporter, Erwin Olaf s’essaie avec succès, à la photographie de studio, qu’il appelle « photographie de l’imaginaire » (1), dans les années 80. Il photographie alors des modèles aux physiques « hors norme » (nains, obèses, anorexiques,etc) et compose des images mariant esthétique underground de l’univers SM et références à la peinture classique (série Chessmen 1987).
    1374916624Quittant la photographie noir et blanc, il évolue vers une esthétique plus « directe » (fond blanc, couleurs très vives, retouches numériques visibles). Plus crues, proches de la publicité, ces images  livrent leurs propos sans détours, comme on peut le voir dans les séries Royal blood (2000), et Paradise (2001).
    Au milieu des années 2000, l’œuvre d’Erwin Olaf prend une toute autre direction avec l’apparition de séries aux décors rétro, mettant en scènes des personnages soigneusement castés, dans des attitudes introverties, silencieuses, comme Rain (2004), Hope (2005) ou Grief (2007).1374916578

    La série Berlin, créé à l’occasion du prix Johannes Vermeer, remporté par Erwin Olaf en 2011, s’inscrit dans la lignée des précédentes.
    Mettant en scène des personnages dans le Berlin des années 20, dans des décors et des attitudes ultra maitrisées, chaque photo de la série ressemble à un plan de cinéma.
    Erwin Olaf ne donne pas de signification particulière à ses photos, il ne raconte pas une histoire précise dans chacune d’elles, mais il est le metteur en scène de l’imaginaire du spectateur, qui pourra s’il le désire, construire sa propre histoire.

    Erwin Olaf pose le décor, crée une atmosphère, un climat, qui pèse sur chaque image, et laisse entrevoir le désastre politique, social et humain qui se profile.
    Les enfants dominateurs, tout de cuir vêtus, s’opposent aux clowns tristes et aux adultes usés, rongés par la solitude. On ressent l’opposition entre ces deux générations et l’inquiétante « toute puissance » de la jeune génération à venir.
    Le propos de cette série, plus engagé, se veut le reflet de cette période de l’histoire si particulière où Berlin était LA ville où tout se jouait, mais où l’on pressentait que cette énergie pouvait s’avérer destructrice.

    1374916490Sorti du studio, Erwin Olaf est allé puiser l’énergie du Berlin actuel pour créer cette série.
    « De toute façon, je voulais sortir de mon studio. L’espace était trop limité. Je voulais plus d’espace et d’architecture. Berlin est actuellement le nouveau centre de l’Europe. C’est une ville qui fabrique de l’histoire comme aucune autre. Nous vivons à une époque qui est sous beaucoup d’aspects comparable aux années 20 du siècle précédent, lorsque Berlin était aussi the place to be. Une fois encore, nous dansons sur un volcan, coincés dans une sorte d’entre-deux-guerres. Tout pourrait s’écrouler demain, non, même aujourd’hui à cause de la crise. »
    Erwin Olaf

    Médium Erwin Olaf? L’avenir nous le dira!
    En attendant, n’hésitez pas à aller contempler cette magnifique série, pour admirer la technique toujours aussi parfaite du photographe et frissonner sous les regards intenses de ses personnages.

    Anaïs Montevecchi

    Erwin Olaf, Berlin
    jusqu’au 23 Novembre 2013
    Du mardi au samedi
    de 10h à 19h

     (1) « photography of the imagined » interview tiré du documentaire Van Erp (2009).
    ©Erwin Olaf
    Courtesy Galerie Rabouan Moussion