La Biennale de Venise, ce sont les Giardini et l’Arsenal bien entendu, mais aussi les évènements collatéraux, les expositions des grandes institutions et des plus petites, les pavillons dans la ville, etc. En tout ce sont des centaines d’expositions à visiter, par conséquent, il faut se résigner d’avance: Vous ne pourrez pas tout voir. Donc un petit conseil, faites votre repérage avant de vous y aventurer!
Fraichement revenue d’une semaine de Biennale intense, je vous livre mes impressions et mes conseils pour préparer votre visite de cette 57ème Biennale de Venise!
LES GUIDES DE SURVIE POUR AFFRONTER LA BIENNALE
Dès votre arrivée, tentez de vous procurer des plans de la Biennale et de la ville.
Vous pouvez vous procurer le livret de la Biennale à disposition à l’office du tourisme de Piazza di Roma. Le livret est assez détaillé pour les espaces des Giradini et de l’Arsenal mais pour les pavillons et évènements de la ville, les cartes sont trop approximatives. Pour vous retrouver dans le dédale des ruelles vénitiennes, je vous conseille de vous procurer au plus vite « My Art Guide« , qui est très complet et possède des cartes détaillées par quartiers, ainsi que l’ensemble des événements collatéraux. Il faudra le demander dans les lieux d’expositions, car il est rarement mis à disposition. Vous pouvez également aller dans les 4 pavillons de la république de San Marin, qui a édité une carte très claire et détaillée (et gratuite!).
– ATTENTION! My Art Guide est censé être gratuit mais il est vendu 8€ au Palazzo Fortuny. Ne vous y faites pas prendre –
VIVA ARTE VIVA !
Je vais être franche, j’ai été très déçue de cette biennale. Son titre un peu « tarte » laissait présager le pire… et le pire s’est réalisé. Portée par Christine Macel, commissaire générale de cette 57e Biennale de Venise et conservatrice au Centre Pompidou, cette édition m’est apparu sans surprise et un peu vieillotte. En effet, pour les expositions des Giardini et de l’Arsenal, la commissaire fait la part belle aux œuvres des années 60’s, 70’s, qui sont certes, intéressantes mais pas vraiment ce que j’attends d’une biennale d’art contemporain. En effet, loin de capter l’air du temps ou d’annoncer les grandes lignes des tendances à venir, cette biennale donne l’impression de déambuler dans un musée qui rabâche les mêmes thématiques vues et revues de ces 5 dernières années: l’anthropocène, les traditions, les livres, etc., via des artistes que l’on connait par cœur.
L’exposition des Giardini m’a profondément ennuyée. Malgré un beau projet porté par le Studio Eliasson (qui relève davantage du projet humanitaire que du projet artistique à mon sens) et une salle consacrée à l’artiste canadienne Hajra Waheed, les œuvres ont eu du mal à retenir mon attention.
Malgré son côté très didactique, l’exposition de l’Arsenale m’a paru d’un meilleur niveau. À noter: une formidable installation d’Alicja Kwade (visuel en haut) à la fin du parcours, une pièce intrigante d’Anri Sala, une poignante vidéo de Kader Attia, une sculpture en porcelaine monumentale de Yee Sookyung.
Évidemment, on est toujours heureux de retrouver notre Frenchy Michel Blazy et ses installations « vivantes » et les grandioses interventions d’Ernesto Neto, mais ce ne sont plus vraiment des jeunes premiers, ni de grosses surprises.
MON TOP 6 DES PAVILLONS NATIONAUX
« IL MONDO MAGICO » de Giorgio Andreotta Calo, Roberto Cuoghi et Adileta Husni-Bey.
Véritable OVNI de cette Biennale, le pavillon italien a provoqué la surprise… que je ne vous gâcherai pas en vous en faisant une description trop poussée, rassurez-vous! L’installation de Roberto Cuoghi est tout à fait déstabilisante et on apprécie qu’un risque comme celui-ci ait été pris par un pays encore assez traditionnel dans ses mentalités. De mon côté, je ne sais toujours pas si j’ai aimé ou pas, mais je salue l’originalité de ce pavillon.
« THE AALTO » de Nathaniel Mellors et Erkka Nissinen.
Ne vous laissez pas rebuter par l’aspect naïf de ce pavillon. Au départ, vous aurez l’impression d’une mauvaise blague ou d’être tombée dans une attraction d’un parc pour enfants, mais rapidement, on se laisse embarquer par l’univers de cette vidéo/installation loufoque, décalée et grinçante qui parle à la fois de politique, de religion et de tolérance via les aventures d’un Oeuf parlant et de son fils à la tête en carton!
La vidéo dure environ 50 minutes
D’Erwin Wurm.
Quel régal de retrouver l’univers loufoque d’Erwin Wurm! L’artiste fait souffler un petit vent de folie joyeuse dans un monde de l’art contemporain parfois un peu guindé. Avec ses « One minute sculptures », Erwin Wurm invite le spectateur à « faire oeuvre », en dépit du confort et du ridicule. Les gens s’amusent, se parlent, rient, se prennent en photo, il règne une ambiance conviviale et bon enfant dans ce pavillon où l’on s’amuse follement, et c’est peut être là que réside le génie de l’artiste!
« FAUST » d’Anne Imhof.
Lion d’or de cette biennale, le pavillon allemand est une aventure à vivre. Entre danse et performance, on est plongé au milieu des performeurs, qui apparaissent et disparaissent sans que l’on puisse vraiment savoir d’où. Une tension et une certaine brutalité sont palpables dans la gestualité des performeurs mais on a quand même du mal à comprendre le fond de cette pièce qui a le mérite de déstabiliser le spectateur dans sa proximité à l’œuvre. Seul bémol, son accessibilité qui est cauchemardesque. Les horaires réduits entrainent une fréquentation qui gâche le plaisir.
— ATTENTION — La performance du pavillon allemand n’a lieu qu’une fois par jour entre 12h et 14h. Une file d’attente conséquente est à prévoir à l’ouverture du pavillon, je vous conseille donc d’y aller pour 12h30.
« SUN STAND STILL » de Gal Weinstein.
Pénétrer dans le pavillon israélien, c’est entrer dans une maison abandonnée où le temps se serait arrêté. Café, laine, coton, Gal Weinstein joue avec les matériaux, leur apparence, leurs odeurs pour nous plonger dans une installation In Situ très réussie. Mention spéciale pour la sculpture représentant le nuage de fumée qui se dégage lors du lancement d’un missile et la vue aérienne de champs agricoles réalisée en café.
« COUNTERBALANCE: THE STONE AND THE MOUNTAIN » de Cody Choi et Lee Wan.
Deux artistes, deux univers aux antipodes et pourtant un très bon pavillon! Avec Cody Choi, qui signe la devanture du pavillon réalisée en néons criards, on est plongé dans l’univers de la fête, des casinos, des sex shop des grandes métropoles, qu’il parodie avec humour. Lee Wan, dans un style beaucoup plus documentaire, explore le rapport au travail dans un système économique et social en pleine mutation. Une salle de l’exposition est remplie de plusieurs dizaines d’horloges dont les aiguilles tournent à des vitesses différentes. Chaque Horloge porte le nom, l’âge et le lieu de vie d’un individu. La vitesse de mouvement des aiguilles représente le temps de travail nécessaire à cet individu pour pouvoir s’acheter un repas… cela invite à la réflexion.
À Venir, La Biennale, Mode d’emploi! — Part II —
Avec mon top 6 des éventements collatéraux et mes bons plans et infos En Vrac sur la Biennale.
À très bientôt!
Anaïs Montevecchi
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Ça me donne envie de retourner à Venise !!