– MON TOP 5 DES EXPOSITIONS 2015!
LA PLUS ÉTONNANTE:
David Altmejd au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Du au
LA PLUS DÉRANGEANTE:
Fatum de Jérôme Zonder à la Maison RougE. Du 19 février au 10 mai 2015.
LA PLUS GRANDIOSE:
Follia Continua au Centquatre. Du 26 septembre au 22 novembre 2015.
LA PLUS POLITISÉE:
Mona Hatoum au Centre Pompidou Du 24 juin au 28 septembre 2015.
LA PLUS POPULAIRE:
Jeff Koon au Centre pompidou. Du 26 novembre 2014 au 27 avril 2015
– LA 19ÈME ÉDITION DU SALON PARIS PHOTO
Une édition 2015 mémorable! En effet, programmée initialement du 12 au 15 novembre, les drames du vendredi 13 novembre ont anticipé la fermeture du Salon. Cette édition 2015 était pourtant une très belle édition, qui a révélé une tendance inattendue chez nos artistes contemporains: le retour de l’œuvre unique. En effet, cette année, le nombre de galeries proposant des photographies prises sans appareils photos était important. On peut citer notamment les galeries Ingleby et Atlas qui montraient exclusivement des photogrammes et autres techniques d’impression directe. On note également un retour aux techniques anciennes (et non reproductibles) que nos artistes contemporains se réapproprient comme Adam Fuss (visuel) qui présentait chez Cheim&Read les plus grands Daguerreotypes du monde, Richard Learoyd qui présentait des images produites avec la technique ancestrale de la caméra obscura (fantastiques portraits!) chez Fraenkel, ou les Ambrotypes de Laurent Millet à la galerie particulière.
Toujours dans cette même mouvance de l’œuvre photographique unique, mais avec des techniques plus « contemporaines », on note également les tirages retouchés au maquillage de Brigitte Zieger chez Odile Ouizeman ou les impressions sur calques de réseaux de branches d’arbres des frères Starn présentés chez Hackelbury.
Nous devrons attendre l’édition 2016 pour vérifier si cette tendance se confirme, en espérant que les galeries présentes sur cette édition dramatique se relèveront du manque à gagner engendré par la fermeture prématurée du Salon.
La 56ème édition de la Biennale de Venise a été « la plus longue biennale de l’histoire » ( elle a duré un mois de plus car elle a commencé un mois plus tôt a cause de l’exposition universelle de Milan). Dirigée par le commissaire américano-nigérian Okwui Enwezor, la thématique, « all the world’s futures » annonçait une édition politisée mais a déçu les attentes. Le palmarès de cette 56e édition est allé à la République d’Arménie qui exposait collectivement sur l’Ile de San Lazzaro degli Armeni. Un prix attendu, en ce 100e anniversaire du génocide. Le Lion d’argent a été accordé au jeune Coréen Im Heung-Soon, le lion d’or pour un artiste de l’exposition internationale à l’Américaine Adrian Piper. Le Ghanéen El Anatsui a quand à lui, reçu le lion d’Or d’honneur pour une carrière longue et exemplaire.
Globalement décevant, le Prix Marcel-Duchamp 2015 a été attribué à Melik Ohanian, né en 1969 à Lyon, qui depuis vingt ans, développe une oeuvre personnelle fondée sur une attention particulière aux relations entre science, astrophysique et arts visuels. A l’occasion du Prix Marcel-Duchamp, Melik Ohanian a réalisé une suite de sept photographies montées dans des panneaux lumineux et animés une seconde par minute par un changement d’état du Césium 133, élément chimique qui définit la seconde universelle dans les horloges atomiques. Le Prix Marcel-Duchamp a été créé en 2000 par l’Adiaf (Association pour la diffusion internationale de l’art français). Elle remet au lauréat une dotation de 35.000 euros et lui assure une visibilité à l’international avec la programmation d’une exposition à l’Espace 315 du Centre Georges Pompidou l’année suivant l’obtention du prix.
– LA DISPARITION D’HILLA BECHER
La photographe Hilla Becher, qui avait immortalisé avec son mari Bernd Becher le patrimoine industriel de l’Allemagne, est morte à l’âge de 81 ans, le 10 octobre 2015. Avec son mari Bernd Becher, elle s’était fait connaître pour ses séries de photographies en noir et blanc, très frontales, prises selon un protocole immuable, toujours sur un ciel neutre. Cette manière de photographier en série, de manière distanciée et quasi scientifique a marqué toute une génération d’artistes conceptuels qui apprécient la taxinomie des formes pures. Les époux ont aussi marqué toute une génération en tant qu’enseignants: à l’Académie de Düsseldorf, où ils avaient créé un studio photo, ils ont eu comme élèves les maîtres de ce qui sera appelé « l’école objective» de photographie ou « école de Dusseldorf » : Thomas Ruff, Thomas Struth, Andreas Gursky, Candida Höfer.