1- Le paysage, l’espace, l’architecture
La question du paysage a été centrale durant cette 9ème édition de Drawing Now! En effet le paysage est fragmenté, analysé, presque disséqué (avec le travail de Stijn Cole qui sépare ses propriétés formelles de ses propriétés colorées et lumineuses). La question des codes de représentation de l’espace sont notamment présents dans les oeuvres de Chourouk Hriech, Claire Trotignon ou Angélique Lecaille, qui adoptent des points de vues différents à l’intérieur même de chaque œuvre, dépassant la notion géométrique de la perspective albertienne.
Le lien entre la nature et l’architecture est également au cœur des problématiques d’ Angélique Lécaille, qui présente des constructions mi naturelles, mi façonnées par l’homme, baignées par une lumière qui leur confère une aura presque sacrée ou encore le travail de Marianne Lang, où la végétation ayant envahit la construction architecturale la fait finalement disparaître.
Les notions de cartographies sont abordées par les travaux de Daniel Zeller, Claire Trotignon ou encore de Marie Velardi qui marque d’un trait d’aquarelle bleue apparemment libre une zone géographique extrêmement précise.
Enfin la notion de souvenir est questionnée par les œuvres d’Eve Pietrischi et ses représentations de bâtiments en ruine et de Chourouk Hriech, qui construit ses paysages à partir de souvenirs réels, de croquis et d’une bonne dose d’imagination.
En bref, on a l’impression que « l’engagement » attendu pour cette 9ème édition, placée sous le signe du Dessin engagé, s’est sûrement traduit par des questionnements d’ordre environnementaux de la part de nos artistes.
2- L’abstraction
L’abstraction a été également très présente sur le Salon cette année. Questionnant le geste, comme chez Natalia Jaime Cortez, ou la matière même du papier (Vincent Chenut) et du support (Lucie Le bouder).
La question de l’interprétation et du jeu sur les échelles Macro/Micro (est-on face à une vue aérienne d’un territoire ou la vue d’une cellule à travers un microscope?) est également présente notamment dans le travail de Daniel Zeller ou Nick Laessing.
3- La technique du fondu
L’abandon du trait pour une technique de fondu quasi atmosphérique a également été très remarqué cette année.
Jean Bedez par exemple, travaille par apposition de couches successives de crayon, du plus sec au plus gras, de manière à faire apparaitre les formes progressivement, grâce à ces variations d’ombres et de lumière.
Félix Pinquier lui, va « poudrer » son dessin entre les différentes couches de graphites de manière à perdre complètement l’effet de trait et donner corps et volume à ses objets flottants.
Technique que l’on retrouve tout naturellement chez Nils Guadagnin et ses dessins de tornades mais que l’on voit utilisée de manière plus étonnante chez Maude Maris et ses représentations de sculptures en équilibre.