Galerie Polka
12, rue Saint-Gilles
75003 Paris
Pour tous les amoureux de la photo qui n’auront pas l’occasion d’aller voir le festival de Arles cet été, la galerie Polka expose trois photographes qui vous plongeront dans des univers très différents.
Des ruines de Gunkanjima, aux clichés très intimes de Joakim Eskildsen, il y en aura pour tous les goûts!
D’abord, vous découvrirez la série Gunkanjima, du duo français Yves Marchand et Romain Meffre.
Déjà remarqués pour leur série sur les cinémas et théâtres abandonnés de la ville de Detroit (USA), les français poursuivent leur quête des vestiges de notre civilisation, au Japon, sur l’île de Hashima, également appelée Gunkanjima (Navire de guerre).
Cette île, aujourd’hui totalement abandonnée a connu la densité de population la plus élevée de la planète!
Achetée en 1890 par Mitsubishi pour exploiter ses ressources de charbon, l’île se peuple d’employés de la mine. Des infrastructures sont construites pour accueillir les travailleurs et la population augmente rapidement, au point d’accueillir 139 100 hab/km2 en 1959 (par comparaison, Paris comptait 21 289 habitants par km² en 2010).
L’île est brusquement abandonnée en 1874, à cause de la baisse d’activité minière.
Yves Marchand et Romain Meffre présentent une série de clichés sur cette île tombée en ruine, où persiste encore les traces du passage de ses habitants.
Vieux téléphone, télévision explosée, bouteille de saké oubliée sur une table, les photographes se focalisent sur les détails qui humanisent ces lieux inhabités et les remplissent de la présence de ses anciens locataires.
Le spectateur, à la manière d’un archéologue, se prend à imaginer les habitudes et les coutumes des habitants, comme s’il s’agissait d’une civilisation oubliée.
Au delà de la beauté de ces photos d’architectures parfaitement composées, le duo de photographes nous livre ici une réflexion sur les vestiges de notre société moderne, qui incarnent la psychologie de notre époque.
Au sous-sol, vous découvrirez la série Home works du photographe Joakim Eskildsen.
Photo-reporter de talent, Joakim Eskildsen s’est fait connaitre pour ses reportages de voyages, sur la route, à la rencontre de communautés différentes, comme avec sa série « The Roma Journeys » pour laquelle il a reçu le prix Amilcare Ponchielli.
Avec la série Home works, ce n’est pas à l’autre bout du monde, au contact de populations différentes que l’artiste a trouvé l’inspiration, mais tout simplement chez lui, en contemplant ses enfants.
Pleines de tendresses et de douceurs, parfois inquiétantes et irréelles, ces photos, loin de la photo de famille classique qui témoigne d’un moment particulier dans l’évolution sociale ou personnelle d’un enfant, permettent au spectateur de se raconter sa propre histoire.
Grâce à une lumière ultra maîtrisée, qui évoque le clair-obscur de la peinture classique, les scènes de la vie quotidienne deviennent ici le point de départ d’un conte étrange et poétique, que le spectateur peut s’inventer.
Anaïs Montevecchi
Gunkanjima et Home works
jusqu’au 4 aout 2013
Du mardi au samedi
de 11h à 19h30
Merci, on y passera dès nôtre retour.