galerie Thaddaeus Ropac
17, rue Debelleyme
75003 Paris
La galerie Thaddaeus Ropac nous invite à découvrir les nouvelles œuvres du sculpteur Britannique Tony Cragg … et ça vaut le détours!
Ces toutes nouvelles oeuvres (qui datent de 2012 et 2013), témoignent de l’évolution constante du travail de l’artiste.
En effet, Tony Cragg n’en est pas à son coup d’essai car il travaille la sculpture depuis les années 70 et ses œuvres sont exposées dans les musées internationaux les plus prestigieux!
Il a exposé à de nombreuses reprises en France, notamment au Louvre et à la BNF.
D’abord chercheur en biochimie dans un laboratoire de recherche sur le caoutchouc naturel, il va se passionner pour les formes des objets qui nous entourent.
Il collecte alors des détritus, des objets industriels usagés, des bouts de cartons, de bois, de plastiques, etc… qu’il empile et assemble en sculptures « recyclées ».
À travers ces sculptures faites de déchets, Cragg propose alors un reflet de la société dans laquelle il vit (Dis-moi ce que tu jettes je te dirai qui tu es!), et fractionne les formes pour les réinventer.
Dans les années 80, Tony Cragg utilise principalement des détritus en matières plastiques et investit les murs des galeries avec des sculptures/installations murales très colorées, puis revient à une production plus « traditionnelle », utilisant des matières telles que le bronze, le bois, la pierre… et toujours le plastique, bien sûr!
Tony Cragg entre alors dans une recherche beaucoup plus formelle que ses précédents travaux: il recherche de nouvelles formes, à créer de nouveaux objets.
Les années 2000 voient le travail de Tony Cragg prendre une autre direction, en évoluant vers la création de formes anthropomorphes (à forme humaine).
Ces sculptures, construites sur le modèle du procédé géologique naturel de la stratification, font apparaître sur leurs tranches des profils et des corps humains.
La sculpture se regarde donc en tournant autour et s’appréhende de tous les côtés avec une égale importance.
En effet, la découpe de la sculpture évolue à mesure que l’on change son angle de vue, il n’y a donc pas d’avant ou d’arrière, pas de droite ou de gauche, pas de partie plus importante que l’autre.
Les œuvres de Cragg cultivent une certaine ambiguïté car elles évoquent des personnages sans être vraiment figuratives, et une forme qui parait figurative à un point de vue donné, s’évanouira si on la regarde d’un autre angle.
Ces sculptures sont d’une richesse formelle inépuisable et il est très intéressant de jouer avec, de rechercher les formes humaines en plein et en creux, de s’approcher pour isoler une forme qui se dessine sur une partie de la sculpture, etc..
Cette exposition nous fait découvrir des oeuvres qui sont dans la continuité des œuvres « stratifiées », mais ici, Tony Cragg va un peu plus loin dans l’appréhension abstraite du corps humain.
Les formes sont plus arrondies, presque organiques et le jeu des matières (bois, marbre blanc et veiné noir, plastique coloré, bronze, etc) prend une véritable place dans ces œuvres récentes.
Dans la petite pièce avant la grande salle, par exemple, deux sculptures sont exposées face à face: l’une en marbre blanc de Carrare, arrondie, sensuelle, presque voluptueuse, l’autre en aluminium, froide, dangereuse, agressive.
Les matières ici, parlent presque autant que les formes et donnent au spectateur une irrépressible envie de caresser ces sculptures si attirantes.
Troublantes, tourbillonnantes, ou fuyantes, les sculptures de Tony Cragg nous font tourner la tête et ne laisseront personne indifférent.
Anaïs Montevecchi
Tony Cragg, Accurate Figure
jusqu’au 15 juin 2013
Du mardi au samedi
de 10h à 19h